vendredi 2 septembre 2011

Les addictions : divers champs de compréhension

Le terme d'addiction est issu de l'anglais , lui-même emprunté au vieux français
qui faisait référence à l'asservissement d'un vassal à son suzerain lorsqu'il ne
pouvait pas régler ses dettes. Cette expression rejoint celle de « prise de
corps ».
La dépendance peut être alors dépendance non plus seulement vis-à-vis d'une
drogue, mais aussi vis-à-vis de comportements, de conduites, de toxicomanies
sans produits.
Ces addictions , bien que ce terme soit encore mal définit peuvent revêtir divers
aspects :
• Jeu pathologique et achats pathologiques
• Addiction au sexe
• Addiction à la nourriture, troubles du comportement alimentaire ( la
nourriture étant le seul objet addictif ne permettant pas d'en suspendre son usage)
• Conduites d'automutilations, conduites à risques à l'adolescence majoritairement

Les addictions comportementales seraient l'extrapolation des mécanismes
naturels de plaisir. Elles auraient, tout comme les conduites toxicomaniaques
des effets biologiques sur les circuits de récompenses et de plaisir du corps
humain.1
Il paraît nécessaire de définir ce qu’est une addiction. Goodman A. définit le
terme d’addiction, par "le processus par lequel est réalisé un comportement qui
peut avoir pour fonction de procurer du plaisir et de soulager un malaise
intérieur, et qui se caractérise par l’échec répété de son contrôle et sa
persistance en dépit des conséquences négatives".


 Les fonctions d'une conduite addictive

Les comportements répétitifs, dans le champ psychanalytique, seraient un
manque d'intériorisation du lien relationnel. Le lien relationnel ne serait pas
assez intériorisée et donc source d'angoisse et de peur de perte pour la
personne addicte. Le fait d'avoir recours à des conduites addictives serait le
moyen de s'assurer de la permanence d'une relation à un objet qui ne peut
disparaître. La conduite addictive serait alors le palliatif à une angoisse
d'abandon.
L'approche biopsychosociale envisage la dépendance comme une stratégie de
résolution d'une situation stressante, douloureuse, d'échec. La dépendance
devient alors un substitutif à la satisfaction que l'individu ne peut trouver dans la
situation qui pose problème. Cette dépendance pousse alors la personne à
avoir une estime de soi négative du fait de la répétition de l'acte compulsif et de
ses conséquences négatives. Elle structure ainsi le temps en amenant des
rituels prévisibles. Ceci renvoie certainement à un idéal de maîtrise et
d'indépendance qui ne parvient jamais à se faire.
Selon cette approche , la dépendance s'origine dans les facteurs sociaux. En
effet, « le développement des conduites addictives découle de l'introversion des
individus, de l'égoïsme et de l'individualisme. Le contrôle de soi, l'estime de soi,
la possibilité de s'accomplir, de développer des compétences constituent autant
de valeurs protectrices ».2


Sources:
1 Dictionnaire des drogues, des toxicomanies et des dépendances, sous la direction de Denis
RICHARD, Jean Louis SENON,Paris, Larousse, 1999
2 Dictionnaire des drogues, des toxicomanies et des dépendances, Ibid. p.12

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire